On pourra proposer aux élèves d'étudier le principe du CAN à l'aide de LABO_MPI (chaîne de mesure/convertisseur) : CAN [1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 10, 16] et échantillonnage [5, 6, 7, 8].
Un convertisseur
analogique-numérique ou CAN transforme une grandeur analogique
(tension d'entrée Ue)
en une valeur numérique (nombre binaire N en
sortie).
Le symbole d’un convertisseur analogique-numérique ou C.A.N. est représenté ci-contre :
|
Rappel :
Un CAN est caractérisé par :
Chaque pas du convertisseur correspond à plusieurs valeurs différentes de la tension ; on peut donc considérer que chaque valeur particulière de la tension analogique donne lieu à un encadrement numérique, par exemple :
3,57422 V < 3,5816 V < 3,59375 V
183 < 3,5816 V < |
184 |
donc la valeur 3,5816 V se
situe "entre" le 183ème et le 184ème "palier" du CAN utilisé...
On peut convertir en binaire : [183]10
= [10110111]2
La conversion doit se faire à intervalles de temps réguliers pour suivre les variations de la grandeur à mesurer : cet intervalle de temps est appelé période d'échantillonnage.
La conversion analogique numérique
peut donc être décomposée en étapes successives :
1/ On dispose du signal analogique original : c'est la variation de l'amplitude en fonction du temps. |
2/ L'échantillonnage consiste à prélever des échantillons du son à intervalles de temps réguliers. Le nombre de prélèvements en une seconde est appelé fréquence d'échantillonnage. Plus la fréquence d'échantillonnage
est élevée, mieux le signal sera décrit et
donc restitué, mais plus le fichier sera volumineux. |
3/ On code ensuite les valeurs échantillonnées du signal selon une échelle donnée : c'est la quantification. Chaque échantillon est comparé à différents seuils : à chaque seuil correspond un code différent ; sur l'exemple suivant on a 16 niveaux possibles, codés sur 4 bits de 0000 à 1111. |
Le code correspondant est donc : 0010,
0100, 0101, 0110, 0111, 1000, 1001, 1001, 1001, 1001, 1001, 1000, 1000,
0111, 0111, 0111, 0110, 0110, 0110, 0110...
Dans la réalité le codage se fait sur 8 bits = 1 octet (256
niveaux possibles) ou 16 bits = 2 octets (65736 niveaux possibles).
Brancher une tension variable (de 0 à
15 V ) sur l'adaptateur Voltmètre et lancer le logiciel Généris : sélectionner
Acquisition / MPI / CAN puis Convertisseur (valider 2 fois).
Afficher comme tension de référence la tension maximale que
peut délivrer l'alimentation, puis choisir le nombre de bits (de 2 à
12 ) et cliquer sur Convertir pour avoir la valeur en binaire, hexadécimal et décimal.
On peut calculer le pas du convertisseur et essayer de trouver la valeur binaire avant d'effectuer la conversion ; on peut aussi montrer le rôle du nombre de bits du CAN...
On remplace l'alimentation continue par un GBF délivrant un signal sinusoïdal de fréquence 250 Hz (par exemple). On sélectionnera cette fois : Convertir un signal .
Faire l’acquisition pendant une durée
de 10 ms sur la voie Directe // ; choisir une fréquence d'échantillonnage de 10 kHz
et une résolution de 2 bits : demander la conversion et faire afficher
la résolution, puis recommencer pour 4 , 6 , 8 , 10 et 12 bits.
A partir de combien de bits le signal obtenu
paraît-il satisfaisant par rapport au signal d’origine ?
Conserver les mêmes réglages du GBF et choisir une résolution de 8 bits. Modifier la valeur de la fréquence d’échantillonnage et demander la conversion pour 250 , 500 , 1000 , 2500 et 5000 Hz (par exemple).
Demander à chaque fois la conversion, afficher la résolution et l’échantillonnage.
Pour obtenir une bonne
image de la tension étudiée, il faut une résolution
la plus petite possible (et donc un nombre élevé de bits,
de préférence > 8 ) et, en général, au moins
10 points de mesure par période.
Le choix de Te est évidemment
délicat lorsque l'on ne connaît pas l'ordre de grandeur de
la fréquence de la tension étudiée : on choisira dans
ce cas la plus grande fréquence d'échantillonnage possible.
Pour numériser fidèlement une
valeur ayant une fréquence donnée, il faut numériser au
double de cette fréquence. Or l'oreille humaine n'entend pas les sons
de fréquence supérieure à 22 000 Hz, ainsi on peut numériser
à 44 kHz !
Voici quelques exemples de taux d'échantillonnage et de qualités
de son :
Fréquence d'échantillonnage |
Qualité du son |
44 kHz |
CD |
22 kHz |
radio |
8 kHz |
téléphone |
Trois paramètres interviennent : la fréquence
d'échantillonnage, le nombre de bits d'un échantillon
et le nombre de voies
( 1 pour la monophonie, 2 pour la stéréophonie, 4 pour la quadriphonie
et 6 pour le 5.1 ).
Acquisition de sons avec le magnétophone de Windows :
Echantillonnage |
Nbre bits |
Voies |
Durée (s) |
Nom fichier |
Taille |
44 kHz |
16 |
Stéréo |
5 |
44_16_s.wav |
861 Ko |
44 kHz |
8 |
Stéréo |
5 |
44_8_s.wav |
430 Ko |
44 kHz |
8 |
Mono |
5 |
44_8_m.wav |
215 Ko |
22 kHz |
8 |
Mono |
5 |
22_8_m.wav |
107 Ko |
8 kHz |
8 |
Mono |
5 |
8_8_m.wav |
39,1 Ko |
Nom fichier |
Taille |
Modification par rapport au fichier précédent |
Comparaison avec le fichier précédent |
44_16_s.wav |
861 Ko |
||
44_8_s.wav |
430 Ko |
Nbre de bits / 2 |
Taille / 2 |
44_8_m.wav |
215 Ko |
Mono au lieu stéréo |
Taille / 2 |
22_8_m.wav |
107 Ko |
fe / 2 |
Taille / 2 |
8_8_m.wav |
39,1 Ko |
fe / 2,75 |
Taille / 2,74 |
Calcul théorique de l’encombrement d’un fichier sonore non compressé
:
Cette "formule" finale correspond-elle aux mesures effectuées ci-dessus ? Justifier.
ex. : 44
kHz 16 bits stéréo pendant 5s : 2 x 5 x 16 x 44000
/ 8 = 882 000 octets,
soit
en divisant par 1024 : 861,33 Ko (au lieu de 861Ko affichés)
ex. : calculer l’encombrement d’une chanson de 3 minutes à 44 kHz et 16 bits en stéréo.
Le fichier sera 3 x 60
/ 5 fois plus gros, soit 30,3 Mo environ. Un CD audio contient environ 700 Mo
de données, soit 80 minutes de musique.
Le MP3 ("MPEG Audio
layer 3") est un format de compression de données audio qui
permet de compresser à un taux de 1:12 les formats audio habituels
(WAV ou CD audio) : on peut donc mettre l'équivalent de douze albums
de musique sur un seul CD en MP3.
Ce format n'altère pas trop
le son pour l'oreille, mais il supprime quelques fréquences inaudibles
qui font le "relief" d’un son. L’encombrement d’une chanson de
3 minutes ( 44,1 khz, 16 bits, stéréo ) est alors limité
à 30,3/12 = 2,5 Mo, ce qui rend son téléchargement
envisageable avec un modem...
Ce convertisseur analogique-numérique, encore appelé CAN Parallèle (ou CAN à comparateurs en échelle) permet une grande rapidité de conversion (ce qui permet de l'utiliser par exemple pour les applications vidéo).
Ce type de convertisseur est basé sur
l'emploi de 2n-1 comparateurs associés
à un décodeur pour une conversion sous n bits.
ex. : |
|
La tension analogique à convertir Ue est appliquée sur l'entrée non inverseuse de chaque comparateur. La tension de référence Uréf est la tension pleine échelle du convertisseur. Les résistances R sont identiques, ce qui permet un "découpage" de la tension en intervalles réguliers (quantum). Pour la compréhension des élèves, il est préférable de prendre des valeurs numériques : on pourra raisonner par exemple avec : Uréf = 8 V et R = 1000 W |
1ère étape : le montage
potentiométrique
Calculons la tension U1 :
soit U1
= De même, on trouve : U2
= U3
= |
Calculons la tension U1 :
soit U1 = 2 V De même, on trouve : U2 = 4 V U3 = 6 V |
2ème étape : le comparateur
si Ue > U1 alors UA1 = + Usat si Ue < U1 alors UA1 = - Usat |
si Ue > 2 V alors UA1 = + Usat si Ue < 2 V alors UA1 = - Usat |
Il en va de même pour les deux autres comparateurs : leurs sorties UA2 et UA3 vaudront + Usat
selon que Ue sera supérieur/inférieur à U2 ou U3 .
3ème étape : le décodeur
Chacune des tensions U1 , U2 , U3 est respectivement envoyée sur l'entrée A , B , C d'un circuit logique appelé décodeur, qui transforme en binaire les informations reçues.
Pour simplifier, on notera :
On peut donc décrire le fonctionnement du décodeur
sous la forme d' un tableau :
Ue |
Ue |
Etat de sortie des comparateurs |
|
Sortie du décodeur |
|||
C |
B |
A |
|
d1 |
d0 |
||
0 < Ue < Uref / 4 |
0 < Ue < 2V |
0 |
0 |
0 |
|
0 |
0 |
Uref / 4 < Ue < Uref / 2 |
2V < Ue < 4V |
0 |
0 |
1 |
|
0 |
1 |
Uref / 2 < Ue < 3.Uref / 4 |
4V < Ue < 6V |
0 |
1 |
1 |
|
1 |
0 |
3.Uref / 4 < Ue |
6V < Ue |
1 |
1 |
1 |
|
1 |
1 |
Cette table de vérité est à remplir progressivement avec les élèves, en particulier pour ce qui concerne les sorties (comparateur et décodeur). On peut vérifier pour Ue = 5,6 V (par exemple) en marquant les tensions sur le schéma...
On procède selon
les mêmes étapes, de façon à arriver au tableau
suivant.
Ue |
Ue |
Etat de sortie des comparateurs |
|
Sortie du décodeur |
||||||||
G |
F |
E |
D |
C |
B |
A |
|
d2 |
d1 |
d0 |
||
0 < Ue < Uref / 8 |
0 < Ue < 1V |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
0 |
0 |
0 |
Uref / 8 < Ue < Uref / 4 |
1V < Ue < 2V |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
|
0 |
0 |
1 |
Uref / 4 < Ue < 3.Uref / 8 |
2V < Ue < 3V |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
1 |
|
0 |
1 |
0 |
3.Uref / 8 < Ue < Uref / 2 |
3V < Ue < 4V |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
1 |
1 |
|
0 |
1 |
1 |
Uref / 2 < Ue < 5.Uref / 8 |
4V < Ue < 5V |
0 |
0 |
0 |
1 |
1 |
1 |
1 |
|
1 |
0 |
0 |
5.Uref / 8 < Ue < 3.Uref / 4 |
5V < Ue < 6V |
0 |
0 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
|
1 |
0 |
1 |
3.Uref / 4< Ue < 7.Uref / 8 |
6V < Ue < 7V |
0 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
|
1 |
1 |
0 |
7.Uref / 8 < Ue |
7V < Ue |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
|
1 |
1 |
1 |
On peut vérifier
pour Ue = 5,6 V (par exemple) en marquant les tensions sur le schéma...
On considère un voltmètre numérique dont l'affichage se fait sur 3 chiffres et qui permet d'effectuer des mesures comprises entre 0,00 V et 1,99 V. |
Calculons le nombre de bits nécessaire pour le CAN de cet appareil :
On peut remarquer que le nombre de bits reste le même quelle que soit la gamme de mesures :
Si on veut gagner en précision, il faut un afficheur à 4 chiffres, ce qui modifie le nombre de bits nécessaire pour le CAN :
, d'où n = 11 (car 210
< 2000 < 211 )